Souvenirs de la planète Gerio — Les dangereuses aventures du lieutenant Wenn dans les profondeurs de la Zone à Hauts Risques.
Voilà les frogs, je reprend mes traductions libres de ces aventures passionnantes qui contiennent une mine d'informations utiles à la compréhension de l'univers de Star Atlas. Retrouvez l'article d'origine en anglais ici.
"Notre race est ancienne et a atteint la lumière. Pourtant, certains lieux restent hors de notre portée. Là, vivent les véritables ténèbres." Traduction du journal d'Ahr conservé dans les archives secrètes du Manus Ultimus Divinum.
La première chose que fit Wenn fut de stabiliser sa respiration.
Puis son entraînement pris le dessus, le sortant de la paralysie momentanée causée par le cri innommable lancé par la créature que les punaabs appelaient Atoph.
Il inspira lentement l'air froid, comptant les secondes. Inspire trois secondes, expire une seconde et demi. Pleinement… puis laisser aller. L'a'exercice respiratoire envoya une vague de calme dans son corps, clarifiant ses pensées et mettant son esprit en mode analyse tactique.
Le vent soufflait avec force et Wenn en sentait la morsure sur son corps blessé. Néanmoins, l'adrénaline afflua dans ses muscles, encore plus que lors de la poursuite dans le champ d'astéroïdes, comme si le hurlement de la créature avait éveillé en lui un instinct primaire de survie.
Puis il se souvint des fonctionnalités thermiques de sa combinaison et lorsqu'il l'alluma, un soulagement instantané l'envahit, résultant des vagues chaleurs qui remplissaient son corps.
Il commença à évaluer la situation, même si son champ de vision était plutôt limité en raison de la tempête de neige.
Leur vaisseau semblait s'être écrasé au milieu de deux murs de glace bleue colossaux, laissant un cratère au niveau de leur point d'impacte, sans aucun moyen de faire marche arrière.
Yago semblait aller bien, ou du moins bien mieux que ne devrait l'être le survivant d'un crash de vaisseau sur une planète gelée. Les deux punaabs eux, semblaient également expérimentés et prêts au combat. Le fait qu'ils n'étaient pas pétrifiés de peur face à cette situation en disait long sur leur état d'esprit et leur courage.
— Tenez vous prêt ! Il arrive ! Cria le plus grand des deux punaabs, sans leur jeter le moindre regard. La tempête de neige étouffant partiellement sa voix.
Pendant un bref instant, rien ne se passa. Wenn aurait pu jurer que même la tempête déchaînée s'était tut .
Puis de petits points noirs commencèrent à apparaître dans les murs de glace bleue qui les entouraient.
Wenn n'arrivait pas à comprendre ce qu'il voyait. Un liquide noir se mit à suinter des parois rigides comme si elles n'étaient plus solides. C'était un amalgame de ténèbres pures et d'une sorte de gelée se déplaçant de manière inconcevable pour un être vivant, se restructurant en tentacules dont les extrémités commencèrent à se transformer en gueules cauchemardesques.
Ces gueules immondes et prédatrices, au lieu d'attaquer, restèrent immobiles, comme si elles analysaient la situation. Puis elle lancèrent leur appel et des dizaines de gueules bestiales scandèrent à l'unisson un cri de terreur et de désespoir se répercutant sur les parois glacées.
Le son était si peu naturel que Wenn pensa qu'il hallucinait, car il n'avait jamais imaginé que de telles créatures puissent exister, même dans ses cauchemars les plus terribles.
Puis aussi soudainement que leur hurlement avaient commencé, il s'arrêta. Et les gueules s'ouvrirent en un sourire sinistre et profane, fait de crocs d'un noir pur. Sourire qui fut instantanément accueilli par un déluge de tirs du plus grand des deux punaab.
Wenn et Yago suivirent rapidement, tirant sur les tentacules qui s'élançaient dans la direction du groupe, les enceclant progressivement.
Ils formèrent une position défensive en utilisant le vaisseau comme bouclier arrière, protégeant la créature ressemblant à un sanglier nommée Momo, alors que les deux punaabs unissaient leurs forces pour repousser les asseyants.
Wenn se dit qu'ils pourraient utiliser Momo comme monture - comme les anciens humains utilisaient les chevaux - pour pouvoir atteindre le point de retraite que les deux punaabs leur avaient indiqué.
Heureusement, les lasers s’avérèrent efficaces contre les créatures, un seul tir suffisant à les tenir en échec la plupart du temps. Mais de plus en plus d'entre elles continuaient à suinter des parois, et même si elles étaient lentes, elles commençaient à menacer de submerger le groupe.
À ce stade, le chemin de retraite qu’ils avaient choisi les obligerait se frayer un chemin à travers la horde croissante d'ennemis et à monter une légère rampe couverte de neige. Wenn se rendait compte que cette option devenait de plus en plus improbable et que s'était maintenant où jamais qu’il fallait prendre une décision.
C’est alors que le Mierese rengaina ses blasters et sortit ce qui semblait être un petit poignard relié à une chaîne de métal sombre.
Wenn compris immédiatement ce que Yago avait en tête et tendit le bras pour essayer de retenir son ami. Mais Yago était bien trop rapide, et en un saut agile il se mit à distance du groupe.
— Que fait-il ?! Il va mourir ! Cria la femelle punaab, tout en tirant pour essayer de couvrir le Mierese sur le point de se faire mordre par l’une de ces abominations qui les encerclait.
Néanmoins, alors que la première tentacule, gueule ouverte, atteignait Yago, elle tomba soudainement à terre, terrassée. La lame avait jaillit en direction de la créature, accompagnée du chant sifflant de l'arme puis s'était aussitôt tut en revenant dans les mains du Mierese.
Yago commença alors à faire tournoyer la chaîne au-dessus de sa tête, et les créatures reculèrent face au danger alors que le reste du groupe soutenait le Mierese avec un feu de couverture.
Ensuite, l'attaque de Yago commença vraiment.
La chaîne s’enroulait autour de son corps comme un serpent recouvrant le corps de son maître. Répondant aux ordres de Yago, elle jaillissait vers l'avant, s'attaquant aux créatures noires qui maintenant concentraient exclusivement leurs attaques sur le Mierse.
Chaque fois que la lame s’élançait, une tentacule tombait et un jet écarlate jaillissait de la noirceur de sa forme gélatineuse. Chaque fois que la lame revenait, Yago l'accueillait avec ce qui ne pouvait être décrit que comme une danse, une succession de mouvements très coordonnés qui contrôlaient la chaîne avec vitesse et précision, ne repartant que pour faire une nouvelle victime.
Yago était dans un flux silencieux, ce même flux qu'il avait ressenti dans le champ d’astéroïdes. Comme si le monde autour de lui avait disparu, et que la présence du «Héros» avait pris possession de l’espace. Il n'y avait que son corps, son arme en étant un prolongement, et ses ennemis tombaient l’un après l’autre autour de lui.
Les Mierese continua sa danse et le blanc immaculé de la neige autour d’eux se teinta rapidement des noirs cadavres de tentacules gélatineuses.
Wenn se rendit compte que les créatures n'apparaissaient plus des murs, et de même que tout avait commencé, tout s’arrêta. Les bêtes avaient disparu, ne laissant que des flaques de liquide noir couvrant le tapis de neige.
— Yago, espèce de fou de Mierese !!! Quand je pense que je vais devoir t'entendre te vanter de cet exploit toute ma vie. Ok, une vie c'est un peu trop, mais un mois, c'est sûr ! S'exclama Wenn en courant vers son ami.
Le Mierese se retourna, souriant tout en essayant de nettoyer le liquide noir des créatures de ses vêtements, et dit :
— Eh bien, disons un an, ça m'i...Le Mierse ne finit pas sa phrase et s'écroula au sol.
Alors que sa conscience commençait à vaciller, une dernière pensée traversa l'esprit de Yago : c'était la même sensation que dans le champ d'astéroïdes, mais cette fois ce n'était pas le moteur du vaisseau qui cédait, mais tout son corps. J'aurais aimé pouvoir me vanter davantage auprès de Wenn, se dit-il riant intérieurement avant que son esprit ne sombre dans un océan d'obscurité totale.
— YAGO ! S'écria Wenn en se laissant tomber auprès de son ami et en essayant de chercher son pouls. Les deux punaabs rapliquèrent l'instant d'après et la fille a cria :
— Fang, dépêche-toi !! Prends les herbes dans le sac qui est sur Momo! Il est en train d'être happé par le "cauchemar" !!
Puis la jeune fille se mis à s'occuper du Mierese, retirant le liquide noir de son corps du mieux qu'elle put.
— Tout de suite, Paw, répondit Fang, se précipitant vers le gros animal qui se dirigeait déjà vers lui.
Wenn vérifia le pouls de son ami. Il pouvait encore le sentir très légèrement, mais il était clair qu'il avait besoin de soins médicaux immédiatement.
— Paw, c'est ton nom ? Y a-t-il un endroit où nous pouvons le soigner ? Si cette chose ne le tue pas, le froid le fera !
— Nous avons notre demeure non loin d'ici. Ce n'est pas le grand confort, mais c'est mieux qu'ici. Nous connaissons aussi quelqu'un non loin qui pourra aider. Il n'y a pas de temps à perdre ! Dit-elle tout en s'asseyant près du Mierese. Puis elle fourra une touffe d'herbes dans la bouche du Mierese accompagné d'un liquide jaune fourni par Fang.
Wenn se souvint alors qu'il y avait une trousse de secours à l'intérieur du BTOL et qu'il pourrait aussi obtenir l'aide de l'intelligence artificielle. Il couru vers le vaisseau dont les moteurs endommagés fumaient encore.
Le vaisseau était foutu, mais malgré la destruction du système principal, il réussi à télécharger l'IA sur l'ordinateur interne de sa combinaison. C'était un bloc de datas lourd pour le système de la combinaison, mais il y avait encore bien de choses qu'elle pouvait gérer et faire.
Wenn trouva également quelques élèments provenant de la trousse de secours et quelques explosifs, qu'il espérait ne pas avoir besoin d'utiliser de si tôt. Il mit le tout dans un sac à dos et fit ses adieux au navire qui les avait si bien servit, puis se dépêcha de rejoindre le reste du groupe qui s'apprêtait à partir.
Yago était toujours inconscient et les punaabs faisaient de leur mieux pour l'installer confortablement sur la selle de Momo.
Le groupe s'élançait déjà vers la retraite des punaabs quand un craquement retentit sur la glace derrière eux.
Lorsque Wenn se retourna, il vit la carcasse de son navire engloutie par un trou qui s'était ouvert dans la neige.
— Qu'est-ce que ...S'exclama Wenne
Paw cria :
— Dépêche-toi, Momo ! Il est de retour !
— Momooooooooo, répondit la voix gutturale de la créatur qui accéléra, tandis qu'un tentacule noir géant jaillit de l'endroit même où leur vaisseau avait disparu sous la neige.
La créature entama alors le même chant profane entonné par les tentacules, et de nouvelles créatures commencèrent à apparaître dans le champ de neige devant le groupe.
Cette fois au lieu de se déverser lentement des parois des murs de glace, elles émergèrent à partir du fond du ravin, donnant l'impression que la neige bouillait littéralement, donnant naissance aux immondes tentacules d'Atoph.
Paw lança Momo vers l'avant, esquivant les créatures et gardant sa monture sur une trajectoire vers ce qui semblait être l'entrée d'une grotte dans la montagne.
Même avec le soutien des propriétés thermiques de sa combinaison, Wenn sentit la morsure froide du vent sur son corps. Mais il n'eu le temps de s'en soucier d'avantage, car lui et Fang durent diriger leurs tirs pour couvrir Paw et Momo, pulvérisant les créatures sur leur chemin.
Ils approchaient de la montagne quand une autre fissure juste derrière eux annonça la réapparition du tentacule-mère géant.
Dés qu'il apparu, le tentacule déchaîna sa fureur sur le terrain dans l'idée de de faire éffondrer le sol pour détruire le groupe de héros.
Wenn n'eu pas le temps de réfléchir à deux fois. Il savait que le seul plan qu'il avait pouvait se terminer par un désastre. Mais à ce stade, c'était leur meilleure chance.
Il attrapa son sac à dos, garda autant de médicaments qu'il le pouvait dans sa combinaison, puis plaça une bombe à retardement à l'intérieur du sac qu'il jeta en arrière avec toutes les autres munitions qu'il avait.
Après quelques secondes, une explosion qui aurait put rivaliser avec une bombe nucléaire d' Unibomba accueillit la tentacules géante, envoyant une onde de choc qui projeta Momo plusieurs mètres en avant. Le fait que Momo n'avait pas arrêté de courir témoignait de l'habileté de Paw et de la ténacité de l'animal, alors que le groupe, sans se retourner, entra dans le tunnel qui s'ouvrait dans la montagne.
— Es-tu fou, humain ?! Cela aurait pu tous nous tuer ! cria Fang à Wenn, le saisissant par le col alors qu'ils traversaient le passage sombre vers ce qui semblait être une vallée blanche constellée de bâtiments qui s'organisaient en spirale près d'un énorme trou au centre.
— Nous serions déjà morts si je n'avais pas fait ça, Punaab, répondit Wenn en poussant la main de Fang.
Avant que la situation ne dégénère davantage, Paw s'écria :
— Silence vous deux ! Elle était penché sur Yago, son oreille proche de la bouche du Mierse.
— Il ne respire plus.
À suivre...
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