Une nouvelle traduction du dernier rapport de mission qui nous fait cette fois découvrir une nouvelle facette des Punaab, l'un des peuples extra-terrestres composant la faction ONI au sein du COP (le Council of Peace).
Article original (en anglais) avec la roadmap ici.
« Les punaabs sont une espèce fascinante, aussi diverse que les nombreuses étoiles dans le ciel. Mais ils partagent tous un trait commun, la loyauté. Un punaab n'oublie jamais un coup de main et se battra jusqu'à la mort pour son chef, son clan ou sa famille." Zoologiste Argadal dans le compendium : Fascinantes créatures de la galaxie
Lorsque Wenn ouvrit les yeux, la première chose qu'il vit fut la beauté de la Voie lactée.
En regardant par sa fenêtre latérale, il réalisa que leur pari avait payé. Le saut - effectué avec des coordonnées précipitées et partiellement aléatoires - les avait envoyé ici à cet endroit avec cette vue majestueuse : une voûte calme et silencieuse d'étoiles.
Mais il réalisa que tout était loin d'être aussi calme que ça.
Alors que son audition revenait progressivement - il avait toujours des problèmes d'audition après des sauts depuis qu'il s'était approché trop près d'une détonation sonique lors d'une simulation de combat à l'Académie - Wenn réalisa qu'il n'avait jamais entendu autant de signaux d'alarme du vaisseaux sonner en même temps.
Mais pourquoi ? Il se tourna pour regarder par la fenêtre opposée et ne trouva qu'un espace blanc. Absolument blanc.
Ils se dirigeaient vers une planète recouverte de glace à une vitesse fulgurante...
"L'impact avec une planète inconnue dans 25 secondes est désormais certain à 98%", annonça l'IA par dessus le vacarme des sonneries d'alertes.
Wenn se jette sur les commandes :
— Ordinateur, enclenche une manœuvre d'évitement ! Engage les propulseurs d'urgence !
"Les propulseurs d'urgence automatiques ont été désactivés - une modification non autorisée validée malgré de multiples avertissements."
Wenn continua à tirer sur les commandes aussi fort qu'il le pouvait pour virer vers la gauche .
— Yago, réveille-toi ! hurla-t-il.
Le Mierese avait toujours les yeux fermés, mais uniquement par peur. En les ouvrant, il demanda :
— Sommes-nous morts ?
— Nous le serons bientôt à moins que tu ne réussisses à engager manuellement les propulseurs inverses !
Alors que Yago atteignait les commandes, le bouclier du vaisseau commença à flancher. Le frottement avec l'orbite de la planète commença à chauffer le fuselage du Thrill of Life.
L'ONI poussa le levier. Un grincement se fit entendre. La planète était si proche maintenant qu'ils pouvaient voir les sommets des montagnes couvertes de glace en contrebas.
— Ah, dieux des étoiles !!! s'exclama Yago en essayant de mettre les propulseurs de manœuvre en mode marche arrière.
Pendant un bref moment, le plan fonctionna - jusqu'à ce que le bruit d'une explosion suggère que les moteurs vieillissants avaient offerts leur dernière poussée.
— L'impact dans 20 secondes est désormais certaine à 100%, annonça l'ordinateur sur le même ton désinvolte que quelqu'un disant bonjour par une belle après-midi ensoleillée.
Les deux amis échangèrent un regard.
— Je suppose que nous revenons à ton plan, dit Wenn.
Yago lança un regard perplexe à Wenn, tout en essayant de se souvenir à quel plan son ami faisait allusion.
— Bouclez vos ceintures et fermez les yeux, dit Wenn en réponse à son regard interrogateur.
— Merde, Wenn ! J'aurais dû arrêter ce saut quand j'en avais l'occasion, dit le Mierese, les yeux à nouveau bien fermés.
—
— Allons-y, Patte, il est temps, dit Fang tout en tirant doucement sa sœur hors du monde des rêves pour la ramener dans la froide réalité de Gerio.
— Juste cinq minutes de plus, répondit Paw à moitié endormie, tirant la couverture en cuir sur elle.
Fang décida de faire plaisir pour une fois à sa petite sœur et pris les devant en allant préparer le petit déjeuner tout en regardant par la fenêtre.
— Un blizzard violent va bientôt commencer. On devrait vraiment y aller. Sinon, nous ne pourrons pas travailler aujourd'hui. Pensa Fang.
Ils vivaient dans l'ancien terrier de leurs parents, construit pendant les années où la guerre de convergence était à son apogée. Même si leur ancienne maison avait été construite pour durer et que Paw avait effectué tous les travaux d'entretien possibles avec les ressources dont ils disposaient, la résidence commençait à montrer des signes de vieillissement. Il était donc de plus en plus difficile de survivre aux tempêtes de neige, même pour deux Punaabs.
En voyant son reflet dans la fenêtre, il ne put s'empêcher de soupirer. Fang se souvint que quelques années s'étaient écoulées depuis la perte de leurs parents dans les grottes. Tous deux avaient hérité de la vaste fourrure blanche et des yeux bleus de leurs parents et Fang ne pu s'empêcher de sourire en pensant qu'il était injuste que seule Paw ait héritée du talent de leur mère pour s'occuper des machines.
Au lieu de cela, lui avait le corps musclé de son père, idéal pour les travaux miniers et pour repousser les attaques de tout ce qui remontait des abîmes. Mais même les muscles les plus puissants ne pouvaient trouver un moyen pour les aider à échapper aux griffes froides de Gerio et de ses dirigeants.
L'odeur des œufs de cribbe cuits mit enfin la jeune Punaab sur ses pattes. La vue de son sourire éclairant son visage lorsqu'elle vit l'humble petit déjeuner, effaça toutes inquiétudes de l'esprit de Fang.
— Tout va bien tant que nous sommes ensemble, conclut-il en silence tout en commençant à mettre la table pour un repas rapide.
— Grand frère, tu devrais absolument devenir chef cuistot. Si tu arrives à rendre des œufs de cribbe aussi bons, tu as assez de talent pour ouvrir un restaurant à Mergria, dit Paw avec un sourire.
Fang écarta l'idée d'ouvrir un restaurant dans la capitale du monde glacé et dit :
— Si jamais je devait un jour ouvrir un restaurant, ce ne serait pas pour les riches et les puissants, mais pour des gens comme toi et moi. Pourrais-tu, s'il te plaît, nous apporter de l'eau ? J'ai laissé un litre près du four ce matin pour le décongeler.
Paw alla rapidement chercher l'eau et commença à remplir un petit bol d'eau pour eux deux. Soudain, alors que le bol approchait de la moitié de sa contenance, une lueur rouge apparut dans le ciel, attirant l'attention de la Punaab.
— Frère... tu ferais mieux de venir voir ce - avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, une sphère cramoisie passa si près, que assiettes, œufs et Punaabs furent tous jetés au sol.
— C'était quoi ça ?! Ça va, Paw ? cria Fang en courant auprès de sa sœur.
Après quelques secondes de choc, Paw répondit :
— Je… suppose que c'était un vaisseau…
—
Des flashs de souvenirs inondèrent l'esprit de Wenn. Une nuit froide à dormir dehors dans la cour de récupération, Xannah attrapant ses mains, Clonk et Yago jouant avec des épées en bois, les années à l'Académie et quelques souvenirs désagréables également.
Il sentit quelque chose toucher doucement son visage. Des flocons de neige tombaient sur ses joues.
En regardant de la cabine, maintenant ouverte aux éléments, il pensa à Miss Boqudoer, son professeur à l'Académie. Il ne savait pas si elle les féliciterait d'avoir survécu à l'attaque des Tufa ou les réprimanderait pour leurs actions improvisées se terminant par un tel gâchis. Mais, à dire vrai, ça avait été leur seule option, et comme ils n'avaient pas explosé, Wenn supposa que cela pouvait encore être appelé une victoire.
Alors que Wenn essayait de se lever de son siège, il réalisa que chaque partie de son corps lui faisait mal. Il était possible qu'il est une ou deux côtes cassées, comme il l'appris en essayant de se lever.
Le vaisseau était dans un état lamentable, peut-être même irrécupérable.
Wenn se rendit soudain compte de l'absence de son ami Mierese.
— Yago ? ! cria Wenn. L'air froid envahissait ses poumons et ses blessures lui faisaient mal à chaque appel.
— Yago !! Réponds-moi !!! Wenn commença à sentir le désespoir l'envahir en traversant la fontaine de vapeur dans ce qui avait autrefois été la cuisine. Bougeant malgré la douleur, il essaya de ne pas penser, car la simple pensée que quelque chose était arrivé à son frère et ami était insupportable.
Wenn sortit du vaisseau, pénétrant dans ce qui devenait rapidement un blizzard déchaîné. Il essaya à nouveau d'appeler le nom de son ami, mais en vain, car le hurlement des vents de ce monde de glace étouffaient ses appels.
Il avait si froid que c'est à peine s'il sentit le contacte glacial du métal sur sa nuque. Alors il entendit une voix grave :
— Ne bouge pas, ou tu es mort, humain, dit une voix avec un fort accent, dans la langue commune du Conseil de la Paix.
Wenn se figea (dans tous les sens du terme). Du coin de l'œil, il put voir une petit Punaab avec une fourrure aussi blanche que la neige de cette planète regardant la personne dans son dos qui devait tenir le blaster dont le canon appuyait contre sa nuque.
La petite créature parla alors dans la langue native des Punaab.
Après que celui dans son dos est répondu par quelque chose qui ressemblait à un grognement, le mystérieux agresseur dit dans la langue commune :
— Lève tes bras lentement et commence à expliquer pourquoi tu as essayé de détruire notre maison, humain. Si ta réponse n'est pas assez satisfaisante, je te tue.
— Je crains que tu sois mort avant, Yago apparut soudainement de l'autre côté du vaisseau, ses doubles blasters dans chaque main.
Alors que le Punaab se retournait pour faire face à Yago, Wenn se retourna également en dégainant son blaster. Simultanément, l'autre petite Punaab souleva ce qui semblait être un fusil laser, visant Yago. La situation prit soudain la forme d'une impasse.
Après un échange de regards nerveux entre tous les protagonistes, la fille Punaab cria :
— Posez vos armes. Nous ne vous voulons aucun mal, si vous les jetez maintenant, nous vous garantissons qu'il ne vous arrivera rien.
L'autre Punaab, plus grand et plus musclé, répondit quelque chose dans sa langue, ajustant sa position tandis que ses yeux ne quittaient pas un instant Wenn et Yago.
— Je n'aime pas le comportement de ton ami, cria Yago à travers la tempête. Il ne prépare rien de bon et j'en ai assez des Punaabs fous ces derniers temps, jeune fille.
La tension monta d'un cran et juste au moment où Wenn était sur le point de bouger, une créature géante, gémissante et apparemment effrayé ressemblant à un sanglier, vint en courant se blottir au côté de la fille Punaab.
— Momo ! cria la Punaab, rengainant immédiatement son fusil et s'occupant de l'animal effrayé, qui portait des sacs en cuir remplis d'équipement lourd. Il se mit à caresser la bête mais fut incapable de la calmer.
Alors que Wenn et Yago essayaient toujours d'analyser les données de cette nouvelle situation, un son terrifiant emplit l'espace.
Ce n'était pas le cri ou le rugissement d'une bête ordinaire et tous deux sentir qu'un prédateur arrivait.
Oubliant complètement Wenn et Yago, Les deux Punaabs se tournèrent immédiatement pour faire face à la nouvelle menace, lâchant à l'unisson deux simples mots :
— Un Atoph.
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